Au Palais-Royal, un café employait des musiciens aveugles pour que les clients puissent…
Installé sous les superbes arcades de la galerie de Beaujolais, ce café-caveau était bien connu des parisiens fêtards dès le milieu du XVIIIe siècle. Sa spécialité ? Les membres de l’orchestre étaient non voyants pour que les clients puissent se laisser aller à toutes sortes de débauches ! Aujourd’hui, on vous raconte l’histoire de cet […]
Installé sous les superbes arcades de la galerie de Beaujolais, ce café-caveau était bien connu des parisiens fêtards dès le milieu du XVIIIe siècle. Sa spécialité ? Les membres de l’orchestre étaient non voyants pour que les clients puissent se laisser aller à toutes sortes de débauches ! Aujourd’hui, on vous raconte l’histoire de cet endroit insolite qui a marqué la capitale…
Un lieu mythique du Palais-Royal
Sous la Révolution, cet établissement était d’abord un repaire de sans-culottes. Sur son fronton, on pouvait alors lire : « Ici, on s’honore du titre de citoyen, on se tutoie et on fume ». Et c’est en 1814 que l’on voit apparaître son nom de Café des Aveugles pour la première fois, sous la plume du journaliste Louis-Marie Prudhomme qui le décrit ainsi : “Il y a dans ce café un grand orchestre, composé d’aveugles. Ce café n’ouvre qu’à cinq heures. C’est le rendez-vous de toutes les filles du jardin et de celles du perron : les habituées y ont tous les jours leur demi-tasse gratis. Il est divisé en vingt petits caveaux : on y voit de vieux et de jeunes admirateurs des grâces. Les jeunes déesses viennent boire le vin du marché ; les vieilles restent pour épier le moment où il se présente quelque godiche“. Un endroit folklorique où l’on retrouvait donc toute la faune haute en couleur du Palais Royal… Et où l’odeur était paraît-il plutôt fétide !
Des musiciens aveugles
Au milieu du XIXe siècle, on reçoit des nouvelles de ce café unique en son genre par Jules Lovy, qui écrit dans Le Tintamarre que “huit ou dix aveugles de l’hospice des Quinze-Vingts se livrent chaque soir à une musique exaspérée, exécutant des ouvertures, assistant le Sauvage dans ses assourdissants roulements de tambour”. Il nous indique aussi que “L’homme qui se respecte ne pouvait pas s’aventurer dans ces antres ; aussi y avait-il foule”. On peut donc bien s’imaginer l’ambiance décadente qui régnait là ! Un lieu aujourd’hui disparu, mais qui reste encore dans les annales…
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Crédit photo de une : Le Palais-Royal © Francine A.
A. C.