Pourritures de publicités ou la colère d’un vieux con !

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Fév 3, 2025 - 01:38
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Pourritures de publicités ou la colère d’un vieux con !

Chaque semaine, Philippe Lacoche nous donne des nouvelles de Picardie…


Cela fait près de cinquante ans que j’écoute France Inter ; j’aime cette radio publique. J’aime même passionnément certaines de ses émissions dont Very Good Trip, de Michka Assayas, moment musical de qualité intense. Mais depuis quelque temps, j’avoue, je n’en peux plus.

Marre de ces publicités incessantes, indécentes, odieuses, puantes, jaunâtres comme la rate d’une des plus grosses fortunes de France. Je hais ces incitations bruyantes, vulgaires, ordurières, à la basse consommation. C’est carrément répugnant de la part d’une radio dite publique. On tente de nous vendre du « Grand frais », de l’assurance, de la mutuelle, et même de grosses voitures allemandes. Oui, ces espèces de tanks de nos bons amis d’outre-Rhin, tanks qu’on a du mal à doubler sur les routes départementales ; tanks blindés qui donnent l’impression qu’ils foncent vers la Pologne pour l’envahir ; tanks teutons aux incroyables cylindrées, plus polluantes que les fûts de Seveso. C’est Mathieu Vidard et sa Terre au carré qui doivent être contents !

On se fiche de qui ? Résultat : je coupe et vais me balader du côté de France Culture, de France Musique ou de France Info généralement moins infectées par ces pourritures de publicités. Je traîne aussi l’oreille du côté d’Europe 1. Là, des pubs, il y en a à la pelle ; on le sait. C’est bien sûr aussi insupportable, sauf qu’au moins, Vivendi et Vincent Bolloré, eux, annoncent la couleur. Ils ne se disent pas de gauche ; ils ne gueulent pas à tout bout de champ contre le capitalisme et contre la société ultralibérale.

Je hais les publicités de France Inter. Je ne supporte plus non plus le fait d’être harcelé sur mon téléphone portable par des commerciaux qui tentent de me vendre des panneaux solaires, ou des baisses d’énergie, ou des soi-disant programmes d’isolations de maisons. Parfois ce sont des voix humaines qui proviennent de vrais humains. J’ai tout essayé : les menacer de porter plainte, leur expliquant qu’ils appelaient sur un téléphone professionnel et que c’était interdit, que j’allais les balancer au procureur de la République ; je les ai déjà traités de tous les noms ; je leur ai fait croire que M. Lacoche était mort depuis plusieurs mois ; j’ai tenté de les faire rire en leur parlant dans une langue inventée, imprégnée de « Barek ! Barek », « Crapougnette ! », « Istoule ! Istoule ! » Certains rigolent ; d’autres me raccrochent au nez. Au final, rien n’y fait ; ils continuent. Nouveauté : la voix artificielle qui réagit à vos intonations, à vos silences ; à vos refus. Comme un crétin, je me suis fait avoir au début ; j’essayais de discutailler, jusqu’au moment où un proche m’a éclairé sur la supercherie. J’ai gueulé : « Pauvre France ! » et me suis niché dans des rêves de bakélite et de cadrans en relief et tout en trous dans lesquels mes gros doigts s’enfonçaient avec sensualité. C’était au temps du monde d’avant, mon préféré. Pauvre France, oui.

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