Pourquoi ce passage parisien du XVIIe siècle se nomme-t-il “Vérité” ?

Ce passage ancien, situé dans le 1er arrondissement de Paris, a été baptisé sous le curieux nom de “Vérité“. Et cela s’expliquerait par son histoire, au temps où il était peuplé de marchands de gazettes.

Un passage du XVIIe siècle

C’est dans le 1er arrondissement que se trouve cette arcade construite au XVIIe siècle par Jean-Sylvain Cartaud, architecte de la maison d’Orléans. À l’origine, celle-ci permettait aux corps d’armée de surveiller le quartier, en étant particulièrement vigilants aux potentiels brigands qui pouvaient traîner dans les parages, puisque la Cour des Miracles se trouve à quelques centaines de mètres de là. Éclairée par deux lanternes, celle-ci devient publique en 1799, permettant aux Parisiens de passer du quartier du Châtelet aux jardins du Palais Royal.

Le passage est finalement baptisé “Vérité”, et a été plusieurs fois cité dans des ouvrages. Dans Les Dessous de Paris, Alfred Delvau remarque notamment qu’il n’est pas véritablement un passage, mais davantage à l'”antre de Cacus”. Plus loin, il écrit qu’il s’agit là d'”un petit passage noir et tortueux, orné d’un écrivain public et d’une fruitière”, un “passage obscur, étroit, malpropre”. Edmond Jaloux n’était pas plus enthousiaste en précisant que “Le passage Vérité ouvrait son porche béant et vaste où pendait une pâle lanterne”.

Vers la place Valois

Ce passage donne sur la place Valois, qui dépendait autrefois du Palais Royal, sûrement pour alimenter les bassins du jardin. Celle-ci a connu plusieurs noms au cours de son histoire, dont celui de “cour” ou de “passage des Fontaines”, ainsi que celui de “place du Palais-Royal”. Elle est finalement nommée “place de Valois” en 1867, et cédée par l’État à la Ville de Paris en 1897.

La Vérité ?

Mais alors, pourquoi ce petit passage décrit comme “obscur” et “malpropre” s’appellerait-il “vérité” ? Cela s’explique par son histoire. En effet, il s’y trouvait autrefois plusieurs échoppes de marchands d’estampes, de bouquinistes et de vendeurs de gazettes. Selon certains historiens, “Vérité” ferait alors référence au nom de l’un de ces marchands. D’autres expliquent que les journaux qui s’y trouvaient permettaient de déceler la vérité parmi les actualités. Si les commerçants ont désormais disparu, l’endroit reste aujourd’hui bien vivant et lumineux.

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