Les 7 meilleures expositions à voir à Paris en février
Photographie, design, peinture, architecture, installations contemporaines... l'art sous toutes ses formes envahit la capitale française en ce mois de février 2025. Voici sept rendez-vous à ne pas manquer.
« Francis Picabia. Éternel recommencement / Éternel commencement » à la galerie Hauser & Wirth
L’antenne parisienne de l’éminente galerie Hauser & Wirth accueille une exposition d’envergure dédiée à Francis Picabia, et plus particulièrement à sa dernière période de création, entre 1945 et sa mort en 1953. Intitulée « Francis Picabia. Éternel recommencement / Éternel commencement », l’exposition réunit un ensemble considérable de 40 œuvres. Après la guerre et son retour à Paris, Picabia abandonne ses célèbres Nus de guerre pour un art non figuratif et une approche plus singulière. Un renouveau artistique qui voit éclore un langage pictural puisant sa source dans les peintures antérieures de l’artiste, qu’il s’amuse à repeindre, mais aussi dans l’art préhistorique ou l’art catalan. On retrouve alors dans ce corpus le motif récurrent du masque ou encore la série de « Points », qui fut très controversée. Cette dernière phase créatrice est aussi pour Picabia l’occasion d’initier un travail sur la matière et les textures de surface des peintures.
« Des Histoires », l’exposition collaborative entre Amelie du Chalard et la galerie Gosserez
Jusqu’au 15 février prochain, la galerie Amelie du Chalard accueille une exposition inédite organisée avec la galerie Gosserez. Intitulé « Des Histoires », l’événement initie un dialogue entre l’art, en l’occurrence les œuvres abstraites de Marie-Claude Bugeaud, et le collectible design incarné par le mobilier contemporain de la galerie Gosserez. Pensée comme une réflexion intime sur notre relation aux objets et aux environnements domestiques, cette exposition met en scène des pièces de mobilier exclusives signées Valentin Loellmann, Olga Engel, par la céramiste Céline Salomon ou encore le duo Middernacht & Alexander. Des pièces singulières qui trouvent écho dans les peintures de Marie-Claude Bugeaud, peuplées de motifs picturaux divers : lignes, signes abstraits, applats de couleur…
« Moore and Malaparte: Rhythm and Form » à la galerie Gagosian
Rue de Castiglione, la galerie Gagosian tisse un dialogue entre les petites sculptures et dessins d’Henry Moore et trois pièces de mobilier de la Casa Malaparte, à l’occasion de l’exposition « Moore and Malaparte: Rhythm and Form ». Alors que Moore portait un grand intérêt à la relation entre l’art et son environnement, ses œuvres sont ici présentées sur des reproductions d’une console, d’une table et d’un bureau de la villa italienne rendue célèbre par le film de Jean-Luc Godard — pièces initiées par un descendant de Curzio Malaparte. Une réflexion sur l’art, le design et l’architecture.
« Jello », Marco Campado à la galerie kreo
Véritable artisan et explorateur de la matière, le designer italien Marco Campardo a fait sienne la citation de Massimo Vignelli selon laquelle « Le bon design est un langage, pas un style ». Cette saison, le créateur dévoile au sein de la galerie kreo le fruit de ses expérimentations autour des processus de fabrication et de la relation entre le moule et le résultat final. Intitulée « Jello » et présentée ici pour la première fois, cette série se compose d’une table de salle à manger, d’un banc, d’une console ou encore d’un miroir-fauteuil qui portent en eux, avec leurs motifs ondulés, la trace de leur conception intuitive.
L’exposition « Allumettes » d’Adel Slimane Fecih à la galerie Pradier-Jeauneau
Proche collaborateur du journal, le photographe Adel Slimane Fecih est doté d’une indomptable singularité. Maestro du clair obscur et des natures mortes, il se plaît à révéler la beauté et la poésie des objets du quotidien, notamment grâce à un savant jeu de mise en scène. Jusqu’au 2 mars 2025, le photographe expose un corpus d’œuvres au sein de la galerie Pradier-Jeauneau, rue de Verneuil, à Paris, aux côtés de nouvelles pièces du designer Axel Chay. Une célébration de l’intime, à ne pas manquer.
« Suzanne Valadon » au Centre Pompidou
Avant sa fermeture pour plusieurs années à l’été 2025, le Centre Pompidou accueille, à partir du 15 janvier prochain, une exposition monographique dédiée à Suzanne Valadon (1865-1938). D’abord modèle favorite des artistes de Montmartre, Suzanne Valadon s’illustre ensuite par ses propres talents de peintre et son style unique en son genre. Attachée au réel, l’artiste s’inscrit en effet à rebours des grandes tendances de son époque que sont le cubisme et l’art abstrait pour produire une œuvre sensible, multipliant notamment les nus, aussi bien féminins que masculins. Réunissant 200 œuvres, peintures et dessins, cette exposition entend saluer la grande modernité de Valadon et son rôle précurseur. C’est aussi l’occasion, pour le musée, d’affirmer encore davantage son engagement pour la connaissance et la reconnaissance du travail de femmes artistes longtemps oubliées ou silenciées.
L’exposition « Watch You Burn » de Mathias Kiss dans son propre atelier
@ Alexandre Guirkinger
C’est dans un loft du 19e arrondissement parisien que l’artiste Mathias Kiss a établi depuis peu son lieu de vie, et son espace de travail. Jusqu’au 13 juin 2025, il présente au sous-sol de son atelier une exposition intitulée « Watch You Burn », sorte d’analyse critique de notre société et de ses dérives, qu’incarnent les diktats du beau ou la machinerie numérique. Portée par une véritable mise en scène, cette installation est accompagnée d’une composition musicale originale de Nicolas Godin du groupe Air et rassemble des pièces iconiques de Mathias Kiss aux côtés de créations in situ. Entre art et artisanat, le travail du créateur mêle peintures, sculptures et installations architecturales. Parmi les œuvres notables ici, on retient ce paravent-miroir flamboyant, symbole de l’embrasement de notre monde, une assise qui semble pixelisée ou encore l’une de ses fameuses installations « Piece of Sky ».