Pourquoi l’INSEE a raison de demander le pays de naissance des parents lors du nouveau recensement
Immigration. La gauche est persuadée que l’INSEE prépare les futures politiques répressives de l’extrême droite au pouvoir. Elle est sourde à la majorité silencieuse qui éprouve bien le « sentiment de submersion » évoqué par le Premier ministre en début de semaine... L’article Pourquoi l’INSEE a raison de demander le pays de naissance des parents lors du nouveau recensement est apparu en premier sur Causeur.
Immigration. La gauche est persuadée que l’INSEE prépare les futures politiques répressives de l’extrême droite au pouvoir. Elle est sourde à la majorité silencieuse qui éprouve bien le « sentiment de submersion » évoqué par le Premier ministre en début de semaine.
Branle-bas de combat dans la gauchistosphère ! Enfin les heures épiques sont revenues et une glorieuse bataille antiraciste se profile… contre l’INSEE et le recensement. En cause, une question sur l’origine des parents introduite dans le questionnaire de cette année.
Enfin un retour des heures sombres à combattre sans qu’il n’en coûte rien. Peu importe que l’INSEE ait tenté d’expliquer que ce type de question se trouvait dans un certain nombre de ses enquêtes depuis des années, que cette collecte n’était pas interdite et que le but de ces données anonymisées étaient « de mesurer les inégalités à un niveau plus précis », comme l’a déclaré en conférence de presse, Muriel Barlet, responsable du département de la démographie à l’Insee, rien n’y fait. Elle a beau rappeler le rôle que cela pourrait jouer dans la mesure des inégalités de logement en fonction de l’origine (zones géographiques, types de logement, etc), des inégalités dans l’accès à l’emploi, à la santé par exemple, les grands esprits n’en démordent pas : il y a du racisme là-dessous. La gauche en mal de respectabilité depuis qu’elle a dévoilé sa tolérance à l’antisémitisme et ses liens avec les islamistes ne va pas lâcher immédiatement une telle occasion de se poser en donneuse de leçon.
La Ligue des droits de l’homme trouve une nouvelle occupation
Alors, dans une tribune que Mediapart a accueilli, Nathalie Tehio, présidente de la Ligue des droits de l’homme (LDH), Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, Benoît Teste, secrétaire général FSU, François Sauterey, coprésident du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Julie Ferrua et Murielle Guilbert, co-déléguées Union syndicale Solidaires soutiennent que cette question « est un pas vers une possible inégalité de traitement par l’État » et serait « un critère [des] politiques d’extrême droite ». Pour qui ne décrypterait pas le message, la « possible inégalité de traitement » renvoie à la mise en place du racisme systémique et le « critère des politiques d’extrême-droite » vise à laisser envisager un fichage individuel, prélude au pire (la tribune nous alerte même sur le fait que l’on peut ainsi être pisté « à travers les générations »). La vieille dame frileuse qu’est l’INSEE est toute retournée par ces accusations.
Il n’y a qu’une toute petite minorité d’immigrés qui ne s’assimilent pas, c’est bien connu
Mais pourquoi tant de hargne et d’agressivité ? Parce que l’on répète aux Français comme un mantra, que depuis les années 30, la proportion d’étrangers en France est stable. C’est ce qu’avait déclaré Benoit Hamon en 2017, pendant la campagne pour les présidentielles. De son côté, en 2021, affrontant en débat Marine Le Pen, Gérald Darmanin lui assénait : « Quand je suis né, en 1982, il y avait 6,8% d’étrangers en France, aujourd’hui il y en a 7,4% dont la moitié d’Européens. » Or, les Français doutent de toutes ces rodomontades. Et ces chiffres leur semblent peu significatifs.
La question de l’insécurité culturelle, le fait d’avoir le sentiment « de ne plus être chez soi en tant que peuple » font que les Français ne croient plus à la possibilité d’assimiler des populations nombreuses dont les références culturelles sont trop éloignées. L’acquisition automatique de la nationalité masque à leurs yeux la réalité de l’ampleur de l’absence d’intégration, donc cache la réalité migratoire sur leur sol. Comme le rappelait la démographe Michèle Tribalat dans un article sur Atlantico, en août 2021, « Immigration : le grand mensonge » : « Les effets démographiques de l’immigration étrangère ne peuvent, en effet, se mesurer par la proportion d’étrangers en France. Les étrangers qui arrivent en France, pour partie, acquièrent la nationalité française. » Puis, ils font des enfants… Néanmoins, le discours politique s’est arc-bouté sur ce discours de déni.
À tel point que lorsque France Stratégie sort en 2021 une cartographie basée sur les données de l’INSEE et que l’organisme montre que les enfants immigrés ou nés de parents immigrés extra-européens sont majoritaires parmi les 0-18 ans dans plus de la moitié des communes de Seine-Saint-Denis en 2017, cela fait l’effet d’une bombe. Cette proportion est particulièrement marquée dans les quartiers (jusqu’à 84% à Clichy-sous-Bois). Et les chiffres concernent également nombre de grandes et moyennes villes : 51% des 0-18 sont des enfants d’immigrés extra-européens dans certains quartiers de Rennes ; ils sont 61% à Limoges…
Aussitôt, les chiffres sont accusés de servir le discours de l’extrême droite et la polémique ensevelit les données pourtant significatives qui avaient été utilisées. Avec la polémique autour du recensement, c’est le même déni et la même tentative d’étouffement qui est à l’œuvre. En effet les chiffres lénifiants qui essaient de nous faire confondre nombre d’étrangers et pression migratoire ne correspondent pas à la réalité et aux tensions culturelles qui existent sur certains territoires. Dans le même article d’Atlantico, la démographe Michèle Tribalat expliquait que : « en conjuguant les données des enquêtes Emploi pour les 15 ans ou plus et celles des recensements pour les moins de 15 ans, au total, en 2020, on peut estimer à 21,5 % la proportion de personnes d’origine étrangère sur deux générations, soit un peu plus d’un habitant sur cinq. » Or nous touchons là au tabou ultime : la question du nombre, du seuil à partir duquel aucune assimilation ne peut fonctionner et un communautarisme agressif peut se constituer. Toutes les immigrations ne portent pas en elles la volonté de remettre en cause les principes, valeurs et idéaux du pays qui les accueille, toutes ne s’attaquent pas au fondement de notre contrat social. Les islamistes, eux, à travers la réislamisation, entendent créer une cinquième colonne destinée à imposer la charia là où ils vivent. C’est la capacité à se structurer en force revendicative et politique autant que le nombre qui explique l’impossibilité de l’intégration de certains profils et la radicalité de la jeunesse musulmane notamment. Les Français font aujourd’hui ce constat amer, et ne croient plus que le simple fait d’aller à l’école d’une République qui ne sait plus où elle habite va régler le problème.
Case infamante
La gauche veut casser le thermomètre pour nier l’existence de la fièvre mais le chiffre de 21,5% qu’avance Michèle Tribalat est bien plus compatible avec la réalité des difficultés qui sont devant nous, que le discours en mode « rendormez-vous braves gens, et surtout ne remplissez pas cette case infamante de l’INSEE » de certains de nos représentants…
Pour autant, ces chiffres ne disent rien des solutions à mettre en place, voilà pourquoi nous gagnerions à cesser ce genre de débats idéologiques, aussi infamants qu’inutiles, et à accepter au contraire que cette question soit posée par l’INSEE.
Parce que même en lui tournant de dos, nul n’évite indéfiniment le mur du réel.
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